Pourquoi j’ai voulu ouvrir un café dans un petit village en Ardèche ?

FAIRE RENAITRE LA MAISON ET LE CAFÉ

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Il ne fait que peu de doute que c’est la réminiscence de ce café qui m’anime depuis tout ce temps, dix ans de réflexion ont passé après l’achat de la maison (oui je suis assez lent à la détente) j’ai enfin ouvert au public ma version de ce lieu de mon enfance. Je dois revenir un peu en arrière et expliquer ce que fût cette maison, même si je n’en connais pas toute l’histoire, je sais que cet endroit a quasiment toujours été un bistrot. Ici dans les environs d’Eclassan, tout le monde a entendu parler de “la Lea”, madame Lea Forot pour être plus respectueux, la dame qui a tenu le bar, probablement dans les années 50 et 60, son fils Noel était boulanger de l’autre coté de la rue et sa belle fille a pris la suite jusqu’à leur retraite. Puis le fond de commerce a été loué, avec plus ou moins de bonheur jusque vers 2010 selon mes estimations. Je suis arrivé en 2013, c’était à l’abandon et tout portait les traces d’un manque total d’entretien, un royaume des crottes de rats et des restes aplatis de ces mêmes animaux, je vous épargne les autres détails. J’ai mandaté une société spécialisée dans les nettoyages compliqués pour assainir les lieux, les dix années qui ont suivi ont été consacrées à transformer l’étage et c’est devenu une habitation à peu près décente, isolée, chauffée et nettement plus vivable que ce que j’avais trouvé en arrivant.


Inspiré par un commerce à Marseille

Vers 2019 j’ai commencé à réfléchir à ce que pourrait devenir un tel outil. Je voyais vraiment ça de cette façon, une maison, équipée d’un bistrot, comme certaines peuvent être affublée d’un atelier, d’une salle de concert ou d’un observatoire (oui j’en connais une). Pourquoi ne pas essayer, se lancer, ouvrir à nouveau ce lieu, le consacrer à devenir un point de rencontre, l’endroit où l’on va pour savoir ce qui se passe alentour. J’avais déjà pu profiter des bénéfices d’un tel commerce durant ma période marseillaise, parce qu’en arrivant là bas au début des années 2000, sans connaître grand monde, je ne savais jamais ce qui s’y passait, j’avais connaissance des concerts quelques jours après qu’ils aient eu lieu etc… Et puis un jour, je suis entré dans un lieu qui est à la fois magasin de disques, librairie et où l’on peut boire un café, mais surtout, qui dispose d’un présentoir à flyers qui prend un tiers de l’espace (j’exagère un peu, mais c’est à Marseille, il faut recréer le contexte). Tout ce qui se faisait comme concert, expo, manifestation et autres actions culturelles se trouvait sur ce présentoir. Ce magasin de disques, de livres et globalement pourvoyeur de culture à Marseille s’appelle Lollipop Music Store et je vous conseille d’y passer. Ma vie changeait du jour au lendemain, j’avais envie de recréer ici, au Nord de l’Ardèche ce genre de point central, ce moteur de rencontres et d’échanges qui aurait l’ambition de redonner un peu de vie à un milieu rural déjà pas bien réveillé que les circonstances allaient encore un peu malmener.


Le montage du dossier, l’équipement du local…

Suite à toute cette réflexion, étant en rupture de ban avec la presse depuis fin 2017 et le dernier exemplaire du magazine que j’avais créé (cf RAD magazine) j’ai commencé sérieusement à monter mon dossier. Rien n’était prêt dans le bar, les travaux de chauffage et d’isolation de la maison avaient permis de refaire un plafond bien propre que les visites estivales des amis de Belfort avaient peint en blanc. Mais il fallait tout équiper, trouver des tables, des chaises et remplacer l’horrible comptoir plein de crottes de rats que j’avais réussi à faire dégager quelques années plus tôt. Comme une évidence, c’est la reccup et le vintage qui seraient de la partie, des tables en formica chinées sur les brocantes, un lot de chaises rouges et blanches dans le même ton et un très joli comptoir de bar arrondi aux deux extrémités. Rien que l’arrivée de ce meuble fut une aventure, d’abord je l’avais repéré sur le bon coin, un petit café des environs de Lyon devait être démoli pour que les poids-lourds puissent se croiser dans les rues étroites de ce petit village. Nous sommes donc partis, avec mon pote Phiphi, en visite chez moi pour quelques jours, dans mon fourgon Volkswagen T4 jusqu’à Saint-Laurent-d’Agny, au sud-ouest de Lyon, ce charmant petit café devait être vidé avant sa démolition, nous l’avons donc soulagé de son comptoir. Ca n’a pas été simple, il a fallu 6 bonhommes pour le hisser dans le fourgon et O miracle il tenait dedans au centimètre près.


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